mercredi 20 mars 2013

Résurrection

Au fin fond du bouclard, dormait tranquillement un vieux tour, à courroies, qu'un pote m'avait donné en 83/84 et qui nous avait en son temps rendu bien des services notamment parce qu'il était interrompu. Puis avec les  années, une utilisation chaotique, le manque d'entretien, le manque de savoir-faire, ce vénérable objet était tombé dans une léthargie proche du coma, presque déjà une fossilisation. Mais on le trouvait beau et comme ce type de machin est un peu compliqué à bouger, il s'était peu à peu transformé en une sorte de portrait d’aïeul accroché sur la cheminée.

Puis un jour, sans aucun signe avant coureur même si avec la proximité de Pâques on aurait pu se douter de quelque chose, est arrivé ... Le Sauveur, sous les traits de mon pote Meyer qui est littéralement tombé en arrêt devant l'objet et avec une ferveur étonnante, a instantanément entrepris de le démonter, de le nettoyer  ;
Là il fait tout de même 4° dans le local, mais manifestement  le feu de la passion, que dis-je ; la foi, irradie !
Nettoyage fonctionnel, graisse Belleville, remontage soigné, réglages fins, l'objet fait jouer ses articulations à nouveau souplement et s'avère plutôt bien fringuant pour un vénérable très vieux monsieur. Car non seulement, Le Sauveur a agi mais il a aussi passé la nuit en recherches pour nous annoncer fièrement que nous avions là un Cazeneuve  de 1922,  ce qui en soi n'est déja pas rien mais qu'en plus ce modèle là est un véritable "Milestone" dans l'histoire de la machine outil française, quasi un monument !
Depuis Meyer, on ne rentre plus au bouclard sans aller faire une génuflexion devant l'objet ressuscité et on envisage presque de faire visiter.

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